Tu sais, ce moment où tu réalises à 21h un dimanche soir que tu as oublié d’acheter le cadeau pour la fête d’anniversaire de samedi prochain ? Ou encore, quand ton enfant arrive à la garderie sans son toutou préféré… et c’était justement le jour où il le fallait pour la sieste. La charge mentale, c’est ça. Ce n’est pas juste être occupée — c’est penser à tout, tout le temps, pour tout le monde. Et d’en échapper en chemin, parce qu’on est toutes humaines. L’erreur la plus fréquente lorsqu’on parle de charge mentale est de confondre la réalisation de la tâche avec la charge mentale de la tâche. Si c’est l’homme qui sort la poubelle mais que la femme doit lui rappeler, la charge mentale reste sur les épaules de la femme. Heureusement, il existe des pistes de solutions et des façons d’aborder le tout avec son partenaire afin de mieux répartir cette charge.
Pourquoi les femmes sont plus affectées par la charge mentale ?
Souvent, tout commence dès le congé de maternité. Comme les femmes ont un congé plus long dans la majorité des cas, elles deviennent la personne-ressource, la gestionnaire familiale par défaut. Ce rôle s’installe insidieusement… puis devient la norme.
Les enfants l’observent, et dans leur développement identitaire, ils reproduisent ce qu’ils voient : les petites filles imitent leur mère, les garçons s’en dissocient. Résultat : les femmes développent une prédisposition acquise à « prendre soin ».
En philosophie, on parle du care — cette éthique du souci de l’autre, souvent associée aux femmes. Et parmi les formes de care, on peut voir que les hommes et les femmes démontrent différemment leur façon de prendre soin. Pour les femmes, il s’agit souvent de penser à tout le monde, tout le temps, ce qui devient rapidement un fardeau.
La charge mentale : un sac invisible… mais tellement lourd
Être une femme, c’est courir un marathon quotidien sans jamais avoir reçu l’itinéraire. On pense aux rendez-vous médicaux, au renouvellement des bottes d’hiver qui ne feront plus la semaine prochaine, au menu de la semaine, aux suivis de factures, à réserver le camp de jour avant qu’il ne soit trop tard…
Tout ça, c’est invisible. Ça ne paraît pas. Mais dans la tête, ça prend une place énorme. C’est comme un iceberg : la tâche visible, c’est le 10 % qui dépasse de l’eau. Mais les 90 % restants ? C’est la charge mentale. Et ils peuvent couler le navire si on ne s’en occupe pas. Il est donc normal et légitime d’être frustrée devant une répartition inégale. Tu n’es pas seule à te sentir dépassée.
« Tu devrais te consacrer à ta famille. »
Évidemment, nous n’entendons plus de discours du genre « Une femme, c’est fait pour rester à la maison », mais parfois, les messages sont insidieux et veulent dire la même chose. Une des frustrations que j’ai vécues était lorsque j’étais directrice générale et que je parlais de la charge mentale. Les gens autour de moi me disaient « Ah, tu as pris un gros poste pour une maman de jeunes enfants ! C’est sûr que tu as beaucoup de charge mentale ! Peut-être qu’un poste moins haut, avec plus de congés serait mieux ? »
Évidemment, je reconnais que le tout partait d’une bonne intention, mais chaque fois, une petite voix en moi s’élevait et disait « Et pourquoi pas ton mari ? Il est gestionnaire aussi, pourquoi c’est à toi de freiner ta carrière ? »
Sociologiquement, même si les choses ont évolué, ce message est encore diffusé et c’est vraiment dommage, parce que la charge mentale ne devrait jamais être portée uniquement par la femme. La charge mentale appartient à chacun et il est primordial qu’elle soit divisée de façon équilibrée.
Comment en parler avec son ou sa partenaire ?
Avant tout, choisis un moment calme, où l’émotion n’est pas à vif. Parle en termes de besoins, pas de reproches. Par exemple : « J’ai l’impression que ma tête déborde de choses à penser. J’aimerais que tu partages la charge avec moi, parce que là, je sens que ma tête est trop pleine. »
Il peut être pertinent aussi d’ouvrir la discussion pour voir les tâches avec lesquelles chacun se sent le plus à l’aise et le plus à l’aise de porter la charge mentale. Par exemple, si tu adores jardiner et que cela ressemble plus à un loisir pour toi, prends-le en charge ! Si ton partenaire adore acheter des cadeaux et qu’il s’agit peut-être même de son langage d’amour, on lui laisse ! En discutant, comme nous sommes tous différents, il est plus facile de trouver un terrain d’entente pour diverses tâches et même, des fois, de revoir complètement la division initiale qui s’est installée naturellement, mais qui n’est peut-être pas la meilleure en termes de préférences et de forces.
Un autre truc ? Parlez-en en groupe, quand d’autres couples sont présents. Rapidement, les hommes réalisent que c’est un vrai sujet, que plusieurs femmes autour d’eux vivent la même chose. L’empathie se construit dans l’écoute collective.
Et surtout, divisez clairement les tâches et la charge mentale qui vient avec. Tu délègues les lunchs ? Alors il faut que l’autre personne y pense, les prépare, vérifie s’il manque des collations… et que tu résistes à l’envie de l’aider à y penser.
Oui, même quand tu SAIS qu’il n’y a plus de yogourt et que ta douce moitié est à l’épicerie et ne l’a pas noté… Parce que sinon, tu continues d’en porter la charge, même à moitié.
Ce lâcher-prise est le plus difficile — mais il est essentiel.
Difficile de déléguer? Pas nécessairement…
Souvent, les femmes disent qu’il est difficile de déléguer ou encore, qu’elles aimeraient que leur partenaire prenne plus d’initiative. Ça résonne pour vous?
La première étape pour déléguer efficacement, c’est de se demander : « Qu’est-ce que je n’aime pas faire? » Il n’est pas nécessaire de tout faire soi-même pour être une « bonne » maman, une « bonne » conjointe ou une « bonne » personne. Si plier le linge ou planifier les repas vous épuise mentalement, ce sont peut-être les premières tâches à déléguer.
Ensuite, il est utile de décider ce qui est réellement important pour vous. Est-ce que la maison soit parfaitement rangée ou que vous ayez plus de temps pour jouer avec vos enfants? Est-ce que cuisiner maison chaque soir est une priorité pour vous, ou est-ce plutôt de manger à la table, sans écran? Quelles sont vos valeurs profondes en lien avec la parentalité?
Finalement, posez-vous cette question : Est-ce que les tâches que j’assume sont alignées avec mes valeurs? La charge mentale devient plus lourde quand elle est en décalage avec ce qui a du sens pour nous. Déléguer, c’est aussi un acte de cohérence, d’amour de soi et de clarté.
Et vous, que pourriez-vous lâcher aujourd’hui?
Texte écrit par Sarah Boily-Brodeur
Je me présente, Sarah Boily-Brodeur, fondatrice de Crème, maman, passionnée par la conciliation famille-travail et experte en charge mentale.
Avec une formation en philosophie, en psychologie et en intervention, ainsi qu’une solide expérience comme gestionnaire en santé mentale, j’ai fondé Crème pour venir en aide aux femmes qui jonglent avec mille responsabilités.
Que ce soit pour des consultations, pour la création de vos menus, l’épicerie, la gestion des rendez-vous, l’organisation du calendrier familial, les suivis avec les professionnels ou les petits tracas du quotidien — vous pouvez tout me déléguer. Avec Crème, je prends en charge votre charge mentale pour que vous n’ayez plus à tout porter seule. Mon rôle? Vous libérer du poids des listes interminables afin que vous puissiez enfin respirer, profiter, et vous concentrer sur l’essentiel. Je crois que déléguer n’est pas un luxe, mais une stratégie essentielle pour mieux vivre. Ensemble, redonnons du sens à vos journées et transformons vos obligations en sérénité.
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